⚡ Quand le cerveau fait sauter les fusibles

⚡ Quand le cerveau fait sauter les fusibles :

 le déni comme mécanisme de survie

1. Un court-circuit pour protéger le psychisme

Dans une relation vécue comme désagréable, stressante ou insécurisante, le cerveau peut “oublier” certaines choses du passé pour réduire la charge émotionnelle. C’est une forme de défense :

• éviter la surcharge,
• diminuer la douleur,
• maintenir une capacité à fonctionner malgré tout.

C’est un peu comme un fusible psychique qui coupe le circuit pour éviter que tout explose. « Stop, trop de voltage émotionnel ! »

2. La mémoire sélective sous stress

La mémoire n’est pas un enregistrement neutre : elle est très sensible à l’émotion. En situation de tension, le cerveau (et particulièrement l’hippocampe et l’amygdale) filtre l’information :

• ce qui menace ou dérange peut-être atténué, transformé
• certaines scènes peuvent être “rangées” dans un coin inaccessible pour protéger l’équilibre psychique.

3. Un compromis entre réalité et survie

Pourquoi notre cerveau choisit parfois de ne pas voir pour nous protéger ? Le déni de réalité : un bouclier invisible au service de notre équilibre intérieur

On n’oublie pas totalement, mais on met sous un voile. Cela permet de :

• rester en relation (ne pas tout voir, ne pas tout sentir),
• préserver un minimum de continuité intérieure.

Le déni n’efface pas la réalité, mais il en occulte une partie pour protéger la personne d’une douleur trop forte ou trop menaçante

Mais ce “brouillard” peut aussi limiter la lucidité, et parfois maintenir plus longtemps dans une relation douloureuse, faute de voir clairement ce qui se joue…

Exemple relationnel : quelqu’un qui minimise ou oublie des humiliations subies dans une relation pour continuer à supporter le travail avec un chef particulièrement dénigrant.

4. Quand ce mécanisme est utile… et quand il peut piéger ?

Parfois l’esprit débranche pour continuer à avancer, parfois c’est justement ce qui empêche d’avancer…

• Utile : dans l’instant, il protège, il évite l’effondrement, il permet de continuer.
• Piégeant : à long terme, il peut empêcher de poser des limites, de se libérer, de tirer des apprentissages de l’expérience.

👉 On pourrait dire que ce n’est pas un oubli, mais plutôt une mise en veille de certaines mémoires, pour laisser le psychisme respirer.

5. Pourquoi le cerveau utilise le déni ?

• Économie émotionnelle : si la réalité est trop dure à encaisser, le psychisme “tamponne”.
• Survie relationnelle : dans une relation qui semble essentielle (famille, couple, travail), le déni permet de rester lié quand rompre serait vécu comme impensable.
• Cohérence interne : le déni évite le conflit intérieur quand une vérité entre en contradiction avec l’image de soi, de l’autre, ou du monde (“il/elle ne peut pas être comme ça”, “ça ne peut pas m’arriver à moi”).

C’est une armure provisoire.

6. Comment se dépasser le déni ?

1. Accepter son rôle protecteur : inutile de culpabiliser, le déni a servi à quelque chose.
2. Accueillir par petites touches : la réalité douloureuse se laisse approcher progressivement, comme si on entrouvrait un rideau.
3. Être accompagné : le regard extérieur (coach, thérapeute, …) aide à mettre des mots, des images…
4. Renforcer les ressources : plus la personne se sent solide intérieurement, plus elle peut supporter de regarder la réalité en face.

👉 On pourrait dire qu’installer des fusibles de déni, c’est un pont fragile entre l’insupportable et le vivable. C’est une étape, pas une destination

Nathalie