Critiquer l’ego de l’autre : qu’est-ce que ça cache ?
Il est courant d’entendre des phrases comme « Il a un ego surdimensionné » ou « Elle est trop égocentrique ». Derrière ces jugements, souvent déguisés en constats objectifs, se cache un mouvement psychologique plus complexe. Que dit vraiment une personne qui critique l’ego d’une autre ? Et pourquoi ce type de remarque touche si souvent à des enjeux profonds ? Analysons ce phénomène.
1. L’ego : un mot fourre-tout ?
Avant d’aller plus loin, il est utile de clarifier ce qu’on entend par « ego ». L’ego peut désigner plusieurs choses :
- Dans la psychanalyse freudienne, l’ego (le « moi ») est l’instance psychique chargée de faire le lien entre le ça (les pulsions), le surmoi (les normes) et la réalité. Il n’est donc ni bon ni mauvais : il est un organisateur. L’égo cherche à satisfaire les désirs de manière socialement acceptable.
- Dans le langage courant, on parle d’ego pour désigner l’image que l’on a de soi, souvent avec une connotation négative (lorsqu’on estime que quelqu’un prend trop de place ou se valorise excessivement).
- Dans la spiritualité ou le développement personnel, l’ego est parfois vu comme une illusion ou une construction à dépasser pour atteindre une forme d’authenticité ou de présence.
- En psychologie l’ego désigne souvent la perception que nous avons de nous-mêmes, notre identité consciente et la façon dont nous nous présentons au monde. Il englobe notre estime de soi, notre image personnelle et notre sentiment d’individualité.
Ces définitions multiples expliquent pourquoi les discussions sur l’ego peuvent être source de malentendus selon le référentiel utilisé.
2. Critiquer l’ego de l’autre : une projection ?
Critiquer « l’ego » de l’autre c’est plutôt une accusation morale, qui révèle souvent des tensions inconscientes de la personne qui émet ces critiques.
Le mécanisme de projection
Selon la psychologie analytique (Jung), la projection est un mécanisme de défense courant. Elle consiste à attribuer à l’autre des aspects de soi que l’on ne reconnaît pas ou que l’on rejette.
👉 Ainsi, critiquer l’ego de l’autre peut être une manière détournée de parler de son propre ego, de ses propres besoins de reconnaissance, de contrôle ou d’affirmation, qu’on n’ose pas assumer.
Exemple : Une personne qui lutte intérieurement contre une envie de briller ou d’être admirée peut juger très sévèrement ceux qui s’exposent avec assurance, les accusant d’être narcissiques ou arrogants.
3. Le jugement de l’ego comme défense contre l’envie ou la honte
Critiquer quelqu’un d’« égocentrique » ou de « prétentieux » peut aussi avoir une fonction défensive face à un malaise intérieur :
- 👉 Face à l’envie : Plutôt que de reconnaître que l’autre a quelque chose qu’on désire (aisance, réussite, charisme), il est plus confortable de le discréditer moralement. L’envie déguisée joue un rôle central. Critiquer l’ego de quelqu’un qui réussit ou qui s’affirme peut masquer une frustration face à sa propre difficulté à s’imposer ou à obtenir la reconnaissance désirée. On critique chez l’autre ce qu’on aimerait peut-être s’autoriser à être.
- 👉 Face à la honte : Si l’on a été élevé dans une culture où « se mettre en avant » est mal vu, on peut éprouver une gêne face à ceux qui s’affirment. Les critiquer permet alors de se positionner du côté de l’humilité et de la vertu, pour mieux se protéger de sa propre peur d’exister.
4. Le jugement comme tentative de domination symbolique
Quand on critique l’ego de quelqu’un, on adopte souvent une position surplombante, comme si l’on détenait une forme de lucidité ou de sagesse supérieure. Cela peut cacher un besoin de contrôle ou de pouvoir symbolique.
« Moi, je suis humble… pas comme lui. »
Cette posture permet de réaffirmer sa propre valeur, non pas en se valorisant directement (ce qui serait perçu directement comme « égotique »), mais en diminuant celle de l’autre. C’est une stratégie subtile de valorisation indirecte.
Le besoin de contrôle social transparaît aussi dans ces critiques. Remettre quelqu’un « à sa place » en dénonçant son ego permet de restaurer un rapport de force.
5. L’inconfort face à l’expression de soi l’authenticité chez l’autre
Certaines personnes ont été éduquées dans des environnements où l’expression de soi était restreinte : « Ne fais pas trop de bruit », « Reste modeste », « Ne te mets pas en avant ». Elles peuvent ressentir de la gêne ou de la colère face à ceux qui osent s’affirmer pleinement.
Critiquer l’ego de l’autre, c’est parfois réagir à une liberté qu’on s’interdit soi-même.
L’inconfort face à l’authenticité peut expliquer ces réactions. Quelqu’un qui assume pleinement qui il est, même imparfaitement, peut déranger ceux qui vivent dans la conformité ou l’auto-censure. L’ego assumé devient alors un miroir dérangeant de sa propre répression.
6. Et si l’ego de l’autre était simplement un miroir ?
Dans les relations humaines, l’autre fonctionne souvent comme un miroir de nous-mêmes. Ce que je perçois chez l’autre – que ce soit de l’arrogance, de l’orgueil ou du besoin de reconnaissance – peut être une invitation à explorer mes propres zones d’ombre.
La critique de l’ego peut donc être un indice précieux : elle signale que quelque chose résonne, pique ou dérange.
👉 Ce qu’il faut retenir : ma réaction contient des informations sur moi.
Se poser la question : qu’est-ce qui me dérange vraiment ?
7. Aller vers une posture plus consciente
Critiquer l’ego de quelqu’un n’est pas un acte neutre. Derrière ce jugement, on trouve souvent une projection, une blessure, une gêne ou une lutte intérieure. C’est un mécanisme de défense qui protège de ses propres vulnérabilités tout en maintenant une illusion de supériorité morale. Si quelqu’un critique en votre présence l’égo de quelqu’un apprenez à lire entre les lignes…
Si quelqu’un vous agace, en prenant le temps d’observer ce que cela dit de moi, je peux le transformer en occasion d’introspection.
Peut-être alors, plutôt que de combattre l’ego – le nôtre ou celui des autres – pouvons-nous apprendre à vivre avec lui, avec lucidité et bienveillance
Accepter que l’ego fait partie de la construction humaine et qu’il n’est ni à fuir ni à diaboliser, mais à apprivoiser.
#EAR : École de coaching un #AutreRegard
Venez DECOUVRIR LE #COACHING intégratif une journée pour visualiser votre chemin de vie, vous projeter dans un avenir inspirant :
Notre chaine YouTube vous propose de nombreuses ressources sur le coaching et sur les Hauts potentiels : youtube.com/@EcoleCoachingEAR
Envie d’évoluer professionnellement. EAR la meilleure école de coaching pour les #HPI, #Haut-potentiel émotionnel, #neuro-atypique, HP… Nous proposons des formations atypiques et innovantes laissant une part importante à la liberté et à la créativité pour que chacun évolue à son rythme.
Si vous voulez DEVENIR #COACH, nous proposons un parcours complet au sein de l’école à Paris Montparnasse :
Pour en savoir plus prenez RENDEZ-VOUS directement avec Nathalie Lourdel ici :
Déjà coach ? Nous vous proposons de vous perfectionner avec Le MASTER COACH intégratif :