Comment être un écologiste efficace ? « Pour être un écologiste efficace, il faut être capable de dire ce que les autres ne veulent pas entendre ». Cette phrase de Paul Watson peut être comprise et analysée de plusieurs manières :
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Sortir du statu quo :
Le statu quo est plus confortable que de se remettre en question, de changer. Le statu quo consiste à rejeter une information écologique si elle contredit des normes et des paradigmes auxquels je tiens. Cette attitude présente plusieurs avantages, notamment de garder mes croyances et mes habitudes. C’est une néophobie, une attitude mentale dans laquelle toute nouveauté est perçue comme engendrant plus de risques que d’avantages. En conséquence, le comportement est alors de bouger le moins possible, d’empêcher les transformations ou de s’y opposer de peur de prendre des risques.
❇️🌿 Les écologistes jouent donc un rôle clé en mettant en lumière ce qui est difficile d’appréhender : les conséquences des comportements actuels, et les besoins de changer de modèle de société pour préserver les équilibres planétaires.
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La stratégie de l’oubli : l’omission écologique
L’omission est le fait de prêter attention uniquement à certains stimuli en en oubliant les autres. Dans une société où nous sommes inondés d’informations, ce mécanisme mental nous permet de focaliser et d’oublier, ou de laisser de côté́, certaines informations. Tout ce qui est contraire à mes croyances va être minimisé, et ce qui les confirme, surestimé. Ce biais de confirmation explique pourquoi certaines croyances, comme « le changement climatique n’est pas un problème », perdurent, alors que des preuves scientifiques montrent la réalité de ce phénomène : ces preuves ne sont pas crues ou pas mémorisées. Les climatosceptiques dénient la réalité et l’impact des êtres humains dans les changements actuels.
Une autre forme d’omission est « l’effet autruche » qui consiste à éviter les informations désagréables. Les informations écologiques présentées comme une liste de catastrophes (disparition d’espèces, marées noires, pollution des océans, déréglement climatique…) vont très possiblement générer des effets autruche : la réalité est ignorée car trop dérangeante.
❇️🌿 Même si aujourd’hui les rapports du GIEC sont clairs sur les risques liés aux changements climatiques, aux bouleversements planétaires, le déni est très efficace. L’appel de scientifiques à l’action est vite oublié noyé dans une pile d’autres urgences économiques, politiques, sociales… Alors oui, Pour sortir du déni, il faut des personnes qui soient capables de dire tout haut ce que la majorité de veut pas entendre. Et cela suppose même de supporter les attaques des personnes dans le déni qui disqualifient les activistes qui essayent d’alerter. Effectivement, à force de ne pas être entendu par les discours, les alertes, certaines personnes passent maintenant aux actions de désobéissance civile pour être entendues. Elles sont alors qualifiées écoterroristes, déni quand tu nous tiens…
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La meilleure solution pour ne pas se tromper : l’inaction écologique !
Ce biais cognitif est un mécanisme qui conduit à considérer que causer un tort par une action est pire que causer un tort par l’inaction. Par exemple, les panneaux solaires ne sont pas forcément bien recyclés avec les technologies actuelles, il est donc préférable de ne pas acheter de panneaux solaires pour le moment… » L’inaction est choisie plutôt qu’une action (parce que l’action n’est pas jugée parfaite).
❇️🌿 Vu le nombre d’incertitudes sur le sujet complexe des équilibres planétaires et de l’impact de l’homme, il est souvent difficile de choisir une voix qui ne présente aucun désavantage. Aucune décision ne sera parfaite. Mais l’inaction conduit droit dans le mur du désastre écologique… Alors oui les spécialistes doivent là aussi continuer à dire, à démontrer, parfois à crier ce que la majorité préfère ignorer…
Pour conclure : #FREEPAULWATSON
Paul Watson connu pour ses engagements forts pour la protection des espèces marines et qui a depuis de nombreuses années alertées sur la chasse à la baleine menée de façon illégale est aujourd’hui emprisonné. Le Japon tente de l’extrader. C’est une façon de faire taire celui qui dit tout haut ce que de nombreuses personnes ne veulent pas entendre pour préserver leurs intérêts économiques et politiques.
L’emprisonnement de Paul Watson, mérite une mobilisation collective. Un soutien de tous ceux qui sont des défenseurs des droits environnementaux, de la liberté d’expression, de la justice…
Pour aller plus loin :
Arte documentaire sur l’engagement de Paul Watson
https://youtu.be/hDqlHbLUHuM?si=Iolsek1ruX8G3nQE
Vous pouvez aussi signer la pétition pour qu’il devienne français : https://seashepherd.fr/petitions/petition/10/
Cet article est un extrait de mon livre Réussir sa transition écologique : se réinventer pour passer à l’action, Découvrez le sommaire : https://youtu.be/AxHN0GLXtPg?si=EvHJsfrjOnXqpc-H